Période 1960-1980

 

Nous avons déjà réalisé cinq portraits audio de femmes ayant travaillé aux chantiers.

Nous sommes toujours à la recherche de femmes souhaitant témoigner sur leur vie de travailleuses aux chantiers.

 

 

"Tous les jours, la même tâche"

Germaine était employée à la mécanographie, l'ancêtre de l'informatique.  Ce travail répétitif et bruyant lui a procuré un statut de travailleuse, quelques bons moments avec les collègues et la joie d'avoir contribué à la construction de si beaux navires. « Monitrice » d'une équipe de 14 femmes, elle a travaillé dans une ambiance presque exclusivement féminine.

"J'étais toujours à l'heure pour 2 h du matin"

Anne était employée au nettoyage des bureaux et à d'autres locaux du chantier, son travail à mi-temps commençait à 2h du matin pour se terminer à 7 h.  Seule avec deux enfants, elle complétait son salaire par d'autres travaux de ménage. Travail essentiel pour la bonne marche d'une entreprise mais éreintant et solitaire, sans aucune reconnaissance, elle n'y retournerait pour rien au monde.

"Il a fallu vraiment faire sa place"

Juriste en droit international, Marie-Martine a été embauchée au chantier au moment de la fusion des chantiers de Dunkerque, La Seyne et La Ciotat (Normed). Il s'agissait d'une création de poste. Rare femme cadre dans un environnement masculin, elle a dû faire sa place à force de rigueur, d'humour et de compétence.

"C'était ma deuxième famille"

Sylvie a été embauchée très jeune au Comité d'entreprise du chantier. À la fois comptable et responsable des activités de loisir, elle avait un contact particulier avec les familles des travailleurs. Son travail se déroulait dans une ambiance chaleureuse où elle s'est toujours sentie soutenue par des collègues masculins plus âgés, syndicalistes. C'est à leur contact qu'elle a forgé son esprit militant et combatif.

"Ce qu'ils ont fait... C'était bien "

Aline est l'épouse de Jean-Pierre, un ouvrier chef d'équipe à la chaudronnerie du chantier.
Il a fait partie des « 105 » (les ouvriers qui ont occupé le site après la fermeture). Dans une période trouble et incertaine, Aline a dû garder un maigre espoir, la cohésion de la famille et rester de marbre quand les critiques pleuvaient.